Morceaux choisis :
empêcher l’accès à un contenu en ligne – par la censure ou la vérification de l’âge –, c’est s’attaquer aux symptômes plutôt qu’aux causes. (...) Plutôt que de se focaliser sur la censure, c’est une remise en cause profonde du modèle des plateformes en ligne qu’il est nécessaire d’opérer. Le modèle économique de Kick repose sur une absence quasi totale de modération des contenus, afin de pouvoir mettre en avant l’industrie des jeux d’argent en ligne dont dépend Stake, sa maison mère.
Ce modèle économique est proche de celui des Big Tech, les géants du numérique, qui, eux, dépendent de revenus publicitaires et imposent massivement aux internautes des publicités qu’un pistage massif de leurs activités en ligne a permis de sélectionner pour eux. Dans les deux cas, le moteur est la mise en avant, pour des questions économiques, de contenus toxiques.
Cette centralisation des échanges entre les mains de quelques acteurs a des conséquences graves pour nos démocraties, surtout lorsque ces intérêts économiques sont mis au service de projets politiques. C’est, par exemple, le cas du réseau X, anciennement Twitter, instrumentalisé par son patron, Elon Musk, pour promouvoir l’extrême droite, alors que TikTok sert de plateforme d’ingérence électorale russe en Roumanie. Ce genre d’opérations est soutenu par des algorithmes qui dépendent de la collecte illicite et massive de données personnelles. (...) Déconstruire la centralisation des échanges en ligne est fondamental, pas parce que cela empêcherait tout drame de se produire (croire qu’il serait possible de le faire est illusoire et dangereux), mais parce que cela limiterait la promotion et la viralité de contenus toxiques.
L’affaire Pormanove ne traduit pas un droit inadapté à Internet, mais plutôt l’incapacité des pouvoirs publics à mener des politiques de long terme qui traiteraient les problèmes à la racine. Ces outils, comme l’augmentation des moyens de la justice, l’ambition d’appliquer réellement le droit ou encore la décentralisation des acteurs du numérique, sont délaissés au profit de décisions court-termistes qui ne font que cacher la poussière sous le tapis.
Bon courage, malgré tous mes efforts je ne suis pas parvenu à en préserver mon fils. Il n'a eu smartphone qu'en troisième, mais même avec un ordinateur c'est sur Roblox qu'il passait son temps. Avec le smartphone il s'est mis à alterner entre les jeux les plus bêtes et les shorts Youtube. Il a fallu confisquer l'appareil et le remplacer par un modèle eink moins addictif.
Face aux copains on est impuissants. On aura beau leur glisser de pépites du jeu indé, leur assurer qu'on préfère leur acheter de vrais bons jeux... C'est le plus petit dénominateur commun qui fait la loi : le jeu gratuit le plus abrutissant auquel tous les potes acceptent de jouer.
Même combat pour Signal : on l'utilise avec sa mère pour gérer les échanges avec notre fils... Mais quand même les profs et le club d'échec du lycée préconisent Whatsaoo on ne peut pas lutter. Là encore, c'est l'argument massue : "tout le monde l'a".